Discriminées par le centre Chalon Formation, le syndicat Libawat lance une pétition

Chaque année, des centaines de femmes musulmanes subissent des discriminations dans l’enseignement supérieur et sont exclues et privées de formation. Du constat de cette injustice et de la volonté de la combattre est né Libawat, le syndicat des femmes musulmanes de Chalon-sur-Saône lancé en septembre 2022.

Je m’appelle Morgane et je vis à Chalon-sur-Saône depuis toujours. En décembre 2022, j’ai décidé de me renseigner pour reprendre mes études et suivre une formation professionnelle au sein du centre Chalon Formation. Lors d’un échange téléphonique, on m’a rapidement fait comprendre que je ne pourrai pas suivre les cours proposés par l’organisme si je portais mon voile.” – Morgane, présidente du collectif.

Priver une personne de l’opportunité de se former, d’apprendre et donc de pouvoir accéder au marché de l’emploi est particulièrement injuste et humiliant. A chaque rentrée scolaire, de nombreuses femmes sont interdites de suivre les cours dans des centres de formation professionnelle parce qu’elles portent le voile. Les directions de ces organismes font une application discriminante de leurs règlements intérieurs et vont à l’encontre de la loi n° 2008-496 qui “interdit toute discrimination fondée sur l’appartenance ou la non-appartenance, vraie ou supposée, à une religion déterminée en matière de formation professionnelle” du 27 mai 2008.

Suite aux interpellations du collectif, la direction de l’établissement a confirmé que le centre n’accepte pas les étudiant·es portant le voile. Cette décision est à la fois immorale et humiliante pour de nombreuses femmes qui sont exclues de ces formations, mais elle est également illégale. Malgré les rappels, la direction refuse toute rencontre avec les membres du collectif. Alors après plusieurs refus de rencontre de la part de la direction, les membres du collectif ont décidé de lancer une pétition pour exiger au centre Chalon Formation la fin de leur pratiques discriminantes, le respect de la loi et de rendre leurs formations accessibles à toutes dès la rentrée 2023.

Pour soutenir le collectif et exiger l’accès à la formation pour toutes, rejoignez les 490 signataires de la pétition.