Les Hijabeuses : Football pour toutes

Les hijabeuses : pour le droit pour toutes de jouer au football

Chaque week-end, des jeunes femmes se font exclure d’un terrain de foot et interdire de jouer le match parce qu’elles portent un voile. Les arbitres appliquent le règlement intolérant et injuste de la Fédération Française de Football (FFF) qui prive des centaines de personnes de la pratique de leur sport favori en compétition.

Janvier 2022 : Campagne #LaissezNousJouer ! : match improvisé devant le Sénat

Le 19 janvier 2022, le Sénat a adopté un amendement à la proposition de loi sur la démocratisation du sport, afin d’interdire tout « signe religieux ostensible » lors des compétitions sportives. Ces sénateurs sont explicites sur leurs intentions puisqu’ils n’hésitent pas à préciser, dans l’exposé des motifs, qu’il s’agit là ni plus ni moins que d’interdire “le voile” !

Suite à la mobilisation massive des Hijabeuses avec des actions devant le Sénat et le lancement d’une pétition (qui a recueilli plus de 60 000 signataires) pour interpeller les parlementaires, la commission mixte paritaire qui s’est réuni le 31 janvier et qui devait statuer sur l’amendement n’a pas réussi à trouver d’accord et le projet de loi a été proposé en 1ère lecture à l’Assemblée nationale, le 9 février, sans remettre à l’ordre du jour l’amendement sur l’interdiction du port du voile.

#FootballPourToutes : Pour le changement des statuts de la FFF qui privent des centaines de femmes de leur sport favori !

La FIFA avait autorisé en 2014 les footballeuses musulmanes portant le voile sur les terrains par la FIFA en signe de tolérance et pour respecter la liberté religieuse telle que définie dans la déclaration des droits humains de 1948. La FIFA a réaffirmé son interdiction en France. Elle a justifié cela en invoquant des principes de laïcité. Le rapporteur de l’Observatoire de la laïcité est alors venu expliquer aux dirigeants de la FFF que la laïcité n’est pas l’intolérance et que “nul ne doit être écarté de la pratique sportive en raison de ses opinions religieuses ”. La FIFA a également émis un avertissement à la FFF. La FFF n’a pas bougé. L’intolérance est parfois bornée.

En 2020, la règle intolérante est toujours bien installée. L’injustice prospère. A la suite d’une recherche action sur le sujet, les footballeuses musulmanes se sont réunies au sein de l’Alliance Citoyenne pour fonder le syndicat des Hijabeuses afin de faire entendre leur voix et faire reconnaître leur droit de jouer au foot. Les réseaux internationaux Football Against Racism & Equality (FARE) et  Women Win ont appuyé la création du groupe. Ensemble, il est possible de remporter la bataille qui fera reculer l’intolérance pour garantir à toutes les femmes la possibilité de pratiquer le sport qu’elles aiment.

Juillet 2021 : Entrainement des Hijabeuses au sein de la FFF  !

Le 23 juillet, les Hijabeuses organisent un entraînement au sein même des locaux de la Fédération Française de Football pour interpeller les les dirigeant·e·s, qui depuis avril, ne répondent pas à leurs demandes (Reportage Le MediaTV).

Fin août 2021, le président de la FFF, Noël Le Graet, répond finalement aux Hijabeuses et refuse d’accepter leur demande, en défendant le principe de neutralité.

Face à cela, le 2 novembre 2021, les Hijabeuses saisissent le conseil d’Etat et dépose un recours avec l’aide de Me Marion Ogier. L’avocate rappelle que la loi ne fait nullement peser une obligation de neutralité sur les usagers du service public, et que l’interdiction des signes religieux par le FFF aboutit à des situations d’exclusion et de discrimination indirecte.

J'agis avec les hijabeuses
0
Signataires de la pétition
« C'est une question de dignité. Personne ne doit choisir entre sa dignité et le fait de jouer au football »
Founé D.
Présidente des Hijabeuses
Presse
Quelques dates clés
  • Juin 2019 : Lancement d’une recherche coordonnée par une sociologue auprès d’une centaine de footballeuses pour étudier les effets de cette exclusion
  • 25/01/2020 : Rencontre fondatrice à Charlety. Invitées par la chercheuse, des footballeuses se réunissent pour une après-midi animée par l’Alliance Citoyenne (voir le récit en anglais sur Women Win)
  • 11/05/2020 : Création du syndicat des Hijabeuses au sein de l’Alliance Citoyenne
  • 23/06/2020 : 1er match amical organisé par les Hijabeuses à Paris.
  • 12/07/2020 : Assemblée fondatrice du syndicat des Hijabeuses
  • Les 17, 20 et 25 oct. 2020 : Matchs de foot pour toutes à Échirolles (38), Lyon (69) et Seine-St-Denis
  • Entre mars et juin 2021 : Envoie de 3 courriers et relances au président de la FFF, sans réponse.
  • 09/06/2021 : les députés de la commission votent contre l’amendement qui propose d’exclure les sportives des compétitions si elles portent tout signe religieux
  • 23/07/2021 : les Hijabeuses organisent un entrainement de foot au sein de la FFF pour interpeller les dirigeant·e·s, qui ne répondent pas à leur courrier
  • 31/08/2021 : Le Président de la FFF répond et refuse la demande des Hijabeuses sur le principe de neutralité
  • 02/11/2021 : Dépôt par l’Alliance Citoyenne d’un recours au Conseil d’Etat, avec l’avocate Me Ogier
  • 18/01/2022 : les sénateurs adoptent un amendement interdisant le port des signes religieux en compétitions sportives
  • 26/01/2022 : Les Hijabeuses organisent un match devant le Sénat pour interpeller les parlementaires
  • 29/01/2022 : Les Hijabeuses lancent une pétition contre l’amendement visant à interdire le voile en compétition sportive.
Les hijabeuses en image
La saisiNe du conseil d'état

Le recours juridique est enclenché avec l’avocate Me OGIER par les associations Alliance Citoyenne et Contre-Attaque. Les Hijabeuses saisissent le Conseil d’Etat, suite au refus par le Président de la FFF, d’abroger ou de modifier les statuts.

Le droit est clair : la laïcité impose la neutralité aux agents du service public, mais aucunement aux usager.e.s, qui ont le droit d’exprimer leurs appartenances multiples
dans l’espace public
.
Seul le législateur peut décider de soumettre les usagers du service public à une obligation de neutralité. Or, la FFF, qui ne dispose pas de ce pouvoir, méconnaît ainsi la liberté de conscience.

Actualités du syndicat