Face aux pommiers empoisonnés de pesticides, Donna et les habitant·es de la Durance fondent un écosyndicat de riverains

Le 5 mai dernier, près de 70 habitant·es du territoire de la moyenne vallée de la Durance, en Alpes Haute Provence, étaient rassemblé·es à Oraison pour officialiser la création de l’écosyndicat Riverains Ensemble Durance.

Dona Sayi, habitante des Mées, craint une mise en danger de sa santé et celle de sa famille : « Je me suis installée en 2019 à Dabisse, et ma maison est à quelques mètres à peine des pommiers. Je suis inquiète des répercussions que peuvent avoir les épandages intensifs de pesticides sur ma santé, et surtout celles de mes deux enfants. »

« Nous sommes toustes concerné·es par la pollution de l’eau, notamment avec sa raréfaction. Nos intérêts collectifs coïncident avec l’intérêt écologique, c’est pourquoi on se définit comme un écosyndicat » – Philippe Souder, habitant d’Oraison.

Un comité a été mis sur pied pour représenter l’écosyndicat de riverain·es d’une agro-industrie intensive en produits phytosanitaires. Trois ateliers ont permis de travailler collectivement sur :

  • Les enjeux autour de la pollution de l’eau, la protection des ressources et l’assurance de l’accès à de l’eau sans risque pour la santé ;
  • Comment caractériser l’exposition aux pesticides (analyse des cheveux, des poussières sur les vitres, des légumes dans nos potagers, etc) ;
  • Une liste plus large de revendications qui pourront être portées par l’écosyndicat à court, moyen et long terme.

Une dizaine d’associations étaient présentes, ainsi que le maire d’Oraison, pour soutenir la création de l’écosyndicat : Ecoraison, Terre de Liens Provence-Alpes-Côte d’azur, Durance Luberon Verdon 2030, France Nature Environnement des Alpes de Haute-Provence, AMAP des Pénitents, Confédération Paysanne, Agir autrement, Collectif Intercommunal pour un retour en régie publique de l’eau …

Une pétition a été lancée par les riverain·es inquiet·es pour tenter de faire changer les pratiques d’épandages, qui mettent à risque leur santé, l’eau et les écosystèmes, en demandant notamment des alertes en amont et la transparence sur les produits utilisés.