A l’occasion de la première journée nationale contre la précarité énergétique ce mercredi 10 novembre, des habitants et habitantes de plusieurs villes de France ont participé à des rassemblements citoyens pour dénoncer la mauvaise qualité énergétique de leur logement et les charges de chauffage qui pèsent lourdement sur leur budget.
A Aubervilliers en région parisienne, Villeurbanne (près de Lyon) et Grenoble, ils et elles ont déployé des banderoles géantes sur des façades d’immeuble en présence de responsables associatifs de la Fondation Abbé Pierre, Alliance citoyenne et Greenpeace France afin d’interpeller les pouvoirs publics sur cette situation d’urgence.
A l’approche de l’hiver, dans un contexte de hausse des coûts de l’énergie et en pleine conférence pour le Climat à Glasgow (COP 26), la fondation Abbé Pierre, Alliance citoyenne et Greenpeace France apportent leur soutien à cette mobilisation pour exiger que plus de moyens soient alloués à la rénovation énergétique des logements.
“Je paye 2170 euros par an. Le chèque énergie est vraiment insuffisant et les 100 euros de Jean Castex sont ridicules par rapport à la situation. Il faut de vraies mesures sur la précarité énergétique” témoigne Thoureya Said, membre d’Alliance citoyenne Grenoble.
Pour Hélène Denise, chargée de plaidoyer à la Fondation Abbé Pierre, “Le montant des aides publiques est dramatiquement insuffisant pour aider les ménages modestes à engager des travaux de rénovation globale. Aujourd’hui, le reste-à-charge des très modestes bénéficiant de MaPrimRénov’ est de 39 % en moyenne. Or, il faut viser le reste-à-charge zéro pour les plus pauvres. Quant aux locataires, il faut obliger au plus vite leurs bailleurs à rénover les passoires, en particulier quand il s’agit de bailleurs sociaux”.
“Le gouvernement soutient la rénovation par petits gestes plutôt que les rénovations globales, ce qui se traduit par un gaspillage d’argent public, des travaux qui ne permettent pas aux habitants et habitantes des logements de sortir totalement de la précarité et un effet très insuffisant sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. En 2017, Emmanuel
Macron avait promis de rénover la moitié des passoires thermiques d’ici 2022 [1]. Le compte n’y est pas. Cette promesse non tenue est une nouvelle illustration de l’inaction climatique du gouvernement et un nouveau coup porté à la justice sociale sans laquelle la transition écologique est vouée à l’échec”, juge Nicolas Nace, chargé de campagne transition énergétique à Greenpeace.
Pour l’Alliance Citoyenne, la Fondation Abbé Pierre et Greenpeace France, la rénovation énergétique des logements est un levier essentiel de la lutte contre le changement climatique puisque le secteur résidentiel représente près de 15% des émissions nationales de CO2 [2]. Par ailleurs, dans près de 5 millions de passoires thermiques, environ 12 millions de personnes ont froid chez elles en France ou peinent à payer leurs factures d’énergie. Parce qu’elle est une des réponses à la crise climatique et au mal-logement, la rénovation globale des logements devrait être un chantier prioritaire du gouvernement et des candidats à la présidentielle.