Une centaine de locataires de l’OPH d’Aubervilliers, membres de l’Alliance Citoyenne, accompagné·es de leurs allié·es politiques et associatifs, se sont mobilisé·es le 17 novembre devant le siège du bailleur pour y annoncer une prochaine grève des loyers.
Alors que les habitant·es d’Aubervilliers les plus modestes subissent déjà de plein fouet la hausse de l’inflation de 7%, des factures d’énergie, de l’essence et des produits de premières nécessités, ce vote d’une hausse de 3,5% des loyers est un coup dur de plus pour ces familles qui peinent déjà à boucler leurs fins de mois. Avec l’hiver qui arrive et le bouclier tarifaire qui autorisera une hausse des prix de 15 % du gaz et de l’électricité à partir du 1er janvier 2023, ce sont des milliers d’entre elleux qui verront leur situation empirer jusqu’à ne plus pouvoir la supporter. Ils et elles se sont ensuite rendu·es devant la mairie en scandant : “Locataires en colère, on va pas se laisser faire !”.
Interrogée par Le Parisien, Aline, locataire membre de l’Alliance Citoyenne raconte : « Je suis aide-soignante à mi-temps et je dois vivre avec 900 euros par mois. Mon loyer est de 600 euros, dont la moitié prise en charge par l’APL ».
En ces temps difficiles, la solidarité et l’empathie sont de mise. Prenant en compte les difficultés financières de leurs locataires, certains bailleurs ont symboliquement voté une hausse à 1,5%. Or, la maire d’Aubervilliers, Karine Franclet, aussi présidente de l’OPHLM, assume vouloir faire un changement de population par la gentrification. “La maire veut embourgeoiser la ville pour rester dans l’entre-soi” s’indigne une locataire mobilisée.
Une délégation menée par la vice-présidente de l’Alliance Citoyenne et représentante des locataires, Fatouma Camara, a été reçue par l’OPH qui n’assume pas ses responsabilités et renvoie la balle à la mairie. La maire quant à elle, n’a pas daignée répondre aux locataires mobilisé·es. Pourtant, les revendications sont simples : les locataires de l’OPH demandent au bailleur la fin du prélèvement automatique, et aux élus ainsi qu’à la maire une renégociation de cette hausse des loyers, tandis que la moitié de la ville n’est toujours pas chauffée et que la plupart des travaux de réhabilitation annoncés pour la rentrée n’ont pas débuté.