Fuites, infiltrations d’eau, froid, pour Nadia, les problèmes se multiplient, contrairement aux réponses du bailleur social. Nadia, est locataire de Grenoble Habitat dans le quartier Teisseire depuis le mois de janvier. Avant son déménagement, cette maman devenue récemment mamie était déjà locataire du parc social de Grenoble Habitat. Face aux problèmes qu’elles rencontraient dans son logement, elle avait fait une demande de mutation, dans l’espoir de trouver un logement sain. Quelques jours après le déménagement, les espoirs de Nadia sont anéantis, son nouveau logement ne lui réserve que des soucis.
« Par où commencer… J’ai une fuite d’eau dans la baignoire, ça inonde ma salle de bain. Et il y a le radiateur du salon qui s’est décroché et qui est tombé sur la tête de ma petite fille. Elle a trois ans ! Et la fenêtre de la salle de bain a failli tomber sur la tête de mon fils alors qu’il prenait sa douche. Sur mon balcon, je n’ai pas de carrelage, que de la terre. Je suis la seule dans ce cas dans mon immeuble. Et tous les jours, je dois passer la balayette pour retirer l’eau. Et je ne vous parle même pas du froid l’hiver. Il gèle. Et quand j’ai appelé le technicien, il m’a dit qu’il ne faisait pas froid, que c’était normal. Je paye mon loyer 700 euros, l’appartement est pourri, il n’y a rien qui va, mais je dois faire comme si de rien n’était ! »
Nadia est en colère. Comme les 365 signataires de la pétition contre Grenoble Habitat, elle reproche à son bailleur de ne pas être respectueux envers ses locataires.
« Quand j’ai contacté Grenoble Habitat par rapport au radiateur, ça a été compliqué. J’ai dû appeler plusieurs fois et même m’énerver, et ils sont finalement venus. C’est quand même fou de devoir en arriver là pour signaler un problème ! Il faut toujours se battre, toujours les relancer pour qu’ils fassent quelque chose. J’ai l’impression de faire du forcing constamment. Avec 700 euros de loyer, le veux déménager, je veux être relogée ailleurs. Mais je dois attendre encore un an avant de pouvoir faire une demande de mutation. Cette situation est insupportable. »
Une autre locataire de Grenoble Habitat, Murielle, regrette quant à elle l’absence d’un numéro de téléphone d’urgence. Handicapée en fauteuil roulant, elle est régulièrement confrontée aux pannes d’ascenseurs, mais surtout au délai de réparations.
« Récemment, il [l’ascenseur] est tombé quatre fois en panne en quinze jours. C’est insupportable. La dernière fois, j’allais rentrer chez moi quand je tombe sur l’ascenseur en panne. J’ai attendu dans le hall, pendant plus de quatre heures. Du coup, j’ai appelé directement le dépanneur de l’ascenseur. Je ne peux appeler Grenoble Habitat quand j’ai ce genre de problème, on n’a pas de numéro ! Mais j’y suis allée pour leur dire ce qu’il se passe. Avec mes voisins, on leur dit tout le temps. Mais ça ne change absolument rien. »
Antoinette est locataire chez Grenoble Habitat depuis 11 ans. Ces années lui ont permis de prendre du recul pour analyser la situation des locataires. Pour elle, le point commun des injustices des locataires est la mauvaise gestion locative de Grenoble Habitat.
« Ce qu’on peut reprocher à Grenoble Habitat, c’est la lenteur des interventions. Autour de moi, j’entends plein de gens qi se plaignent des délais et de la qualité des travaux. L’entretien et le maintien de nos logements, c’est tout ce qu’on demande. »
Les locataires de Grenoble Habitat habitent à Berriat, Capuche, Teisseire, Abbaye, Malherbe, St Bruno, Ampère, ou encore Constantine. Ils sont devenus membres de l’Alliance citoyenne pour corriger ces dysfonctionnements et les injustices qu’ils génèrent. Ils demandent des interventions plus rapides du bailleur social avec un numéro d’astreinte pour les cas d’urgence, et un moyen de suivi de l’avancement des réclamations. Fondamentalement, ils demandent le respect et des garantis pour la qualité de leur logement.
Ils se sont rendus jeudi 7 juin devant Grenoble Habitat pour apporter leurs réclamations en attendant la rencontre prévue avec Mme Boileau, présidente du conseil d’administration de Grenoble Habitat et M. Bard, directeur général de Grenoble Habitat, fixée le mercredi 20 juin. Un premier pas du bailleur qui semble enfin décidé à écouter ses locataires.