Grenoble Habitat accuse l’Alliance Citoyenne d’avoir volé ses fichiers de locataires

Suite à la mobilisation de 510 locataires grenoblois dénonçant des situations de mal-logement et des délais de travaux inacceptables, le bailleur a déposé plainte contre l’Alliance Citoyenne. Les locataires, en solidarité, se rassembleront cette après-midi devant le commissariat. L’Alliance Citoyenne dénonce une intimidation et une attaque du droit des habitants à s’organiser.

Une trentaine de locataires se rassembleront, ce mercredi 27 juin à 15h devant l’Hôtel de Police, 36 boulevard Maréchal Leclerc, suite au courrier reçu il y a une semaine : « Dans le cadre de l’enquête susvisée, [l’Alliance Citoyenne] est soupçonnée d’avoir commis ou tenté de commettre l’infraction de collecte de données à caractère personnel par un moyen frauduleux, déloyal ou illicite à Grenoble« , indique le procès-verbal reçu par l’Alliance Citoyenne en début de semaine. Ils viendront en soutien aux responsables de l’Alliance, convoqués à l’Hôtel de Police. Selon la présidente de Grenoble Habitat (GH) Maryvonne Boileau, des locataires ont affirmé s’être fait appeler par l’alliance citoyenne alors qu’ils n’avaient pas donné leur numéro. GH a alors conclu à un piratage informatique ou une fuite en interne qui aurait facilité le travail de mobilisation de l’Alliance Citoyenne.

Une poursuite-bâillon pour réprimer la mobilisation ?

Des problèmes nombreux ont été constatés chez GH : ascenseurs en panne plusieurs semaines privant des locataires handicapés de la possibilité de rentrer chez eux, appartements privés d’eau chaude de manière récurrentes pendant 4 mois d’hiver, ou entre autres un appartement avec un plafond sinistré depuis trois ans et une absence d’électricité dans la salle de bain et toilettes depuis 4 mois. Des locataires se sont alors engagés avec l’Alliance Citoyenne et se sont démenés pour faire signer des pétitions et récupérer les contacts de 510 locataires. Ils nient tout vol, et se disent insultés par cette plainte qui sonne comme une attaque contre le droit des locataires de s’organiser et de construire une parole collective.

« Clairement, nous ne comprenons pas cette plainte. D’autant que les cadres de Grenoble Habitat n’ont pas cherché à entrer en contact avec nous pour tenter d’éclaircir la situation. Ça ressemble à une poursuite-bâillon » explique Adrien Roux, le directeur de l’association évoquant ces actions judiciaires intentées par des entreprises ou institutions contre associations, en vue de les neutraliser ou de les censurer quand ils dénoncent publiquement leurs activités.

« Grenoble Habitat porte plainte contre ses locataires parce qu’ils s’organisent, s’inquiète Fatiha Belhachemi, porte-parole de l’alliance des locataires de GH. Nous demandons qu’ils retirent leur plainte, qui est abusive et déplacée. Mais sinon, nous irons tous ensemble au commissariat. »

Les membres se donnent rendez-vous le 27 juin à 15h00 devant l’Hôtel de Police de Grenoble.

#OnNeSeTairaPas

Un commentaire

  1. Bonifay Michel dit

    Super…. sortir de la immobilisme pour faire avancer les choses..changer les lignes , obliger de gaire evoluer les organisations pour repondre aux besoins sans discrimonation et rendre actif chaque citoyen..
    Cela devrait plaire à une agglomération qui se veut à gauche !!!

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