Avec Djouher, les habitants des quartiers d’Aubervilliers dans le 93 debout face au mal logement !

A Aubervilliers, les locataires des résidences du 112 rue Hélène Cochennec et du 10 Alfred Jarry sont confronté·es depuis de nombreuses années à un abandon du bailleur social et une dégradation continue de leurs conditions de logement. Entre les problèmes d’ascenseurs, les infestations de rats et de nuisibles, l’humidité, le manque de propreté de la cité et le délabrement des façades, les locataires sont exaspéré·es : « Pourquoi on paie des charges tous les mois ? Surtout que ça augmente ! » sont des mots qui reviennent souvent.

Les problèmes d’ascenseurs sont extrêmement pénibles à affronter. De nombreux·ses locataires doivent sacrifier des rendez-vous médicaux importants, renoncer à faire leurs courses ou bien se déplacer. Lorsqu’iels le font, cela peut s’avérer très coûteux. « J’ai une hernie discale et je dois monter les 9 étages pour rentrer chez moi car il n’y a pas d’ascenseurs depuis des jours. La dernière fois j’ai perdu tous mes légumes car je n’ai pas pu les remonter chez moi ! » lance une locataire. Une autre renchérit : « J’ai dû annuler des rendez-vous médicaux importants car les deux ascenseurs sont bloqués depuis plusieurs jours. Lorsqu’ils fonctionnent, ils retombent en panne immédiatement ». Plusieurs personnes se sont d’ailleurs retrouvées bloquées, parfois plusieurs heures, dans les ascenseurs. Beaucoup d’habitant·e·s se reconnaîtront dans ces témoignages. Les infestations de rats et les gros problèmes d’humidité sont également très présents à l’esprit des locataires.

Pour faire cesser cette maltraitance de la part du bailleur et des pouvoirs publics, les habitant·es des deux barres d’immeubles ont décidé d’envoyer une lettre à l’OPH et de faire tourner une pétition. Cette dernière a recueilli plus d’une centaine de signatures, tandis que la lettre n’a jamais reçu la moindre réponse. Les problèmes demeurent. Si se faire entendre par une demande courtoise n’est pas possible, alors il faut peut-être s’adresser directement aux décideur·se·s.

A la suite d’une réunion qui a réuni plus d’une vingtaine de personnes, les locataires ont décidé de se rendre à la mairie d’Aubervilliers en marge du conseil municipal, afin d’interpeller les élu·es et d’obtenir un rendez-vous avec Madame le maire, Karine Franclet, également présidente de l’OPH d’Aubervilliers.

Le jeudi 22 juin, les locataires se sont ainsi retrouvé·es à l’intérieur de la mairie. Iels ont pu interpeller l’administration par leur simple présence, avec l’aide de conseillères municipales d’opposition. La discussion s’est très bien passée : Madame le Maire a assuré que les locataires seraient reçu·e·s pour discuter de leurs problèmes et iels ont obtenu les coordonnées de son directeur de cabinet.

Mais le combat continue. Le meilleur moyen de se défendre est de passer à l’action. Et le meilleur moyen de passer à l’action est de se constituer en syndicat de locataires. C’est ce que les habitant·es de la cité Hélène Cochennec ont décidé de faire à la suite de cette première action à la mairie d’Aubervilliers. Le vendredi 30 juin, la première assemblée générale des locataires s’est déroulée dans la cité Hélène Cochennec. Plus d’une cinquantaine de personnes se sont réuni·es pour fonder le comité syndical Cochennec – Tillon – Jarry. Iels ont remis sur la table les problèmes déjà discutés, ont fait émerger des revendications et confirmé une prochaine date de mobilisation. La joie de se retrouver donne de l’énergie et de la force. Tout le monde est reparti avec une mission et un engagement vis-à-vis des autres locataires – adhésions, engagement à faire du porte-à-porte, coller des affiches, etc. Le député d’Aubervilliers et de Pantin, Bastien Lachaud, a également apporté son soutien au syndicat au cours de l’assemblée.

Le comité Cochennec – Tillon – Jarry est désormais lancé. Il se donne pour objectif de faire bouger les choses, obtenir les services dus et les travaux attendus. Si cela n’a pas lieu avant l’été, les habitant·es continueront le combat, jusqu’à la victoire, car il s’agit du seul chemin menant à un logement digne et une vie meilleure. Ils et elles arrivent, préparez-vous !