Portrait de Sana : présidente du Syndicat des Femmes musulmanes du Grand Lyon

Plus de 70% des membres de l’Alliance Citoyenne sont des femmes. Elles s’organisent ensemble pour faire face aux injustices et aux discriminations qu’elles subissent. Tout au long de l’année, l’Alliance Citoyenne se donne pour mission de visibiliser ces femmes et leurs injustices pour leur redonner du pouvoir d’agir. Dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes, Sana membre du Syndicat des Femmes musulmanes de l’Alliance Citoyenne du Grand Lyon revient sur son engagement et ses combats.

Comment as-tu découvert l’Alliance Citoyenne ?

Sana : Je suis à l’Alliance Citoyenne depuis 2019. Comment je suis arrivée là ? J’ai vu un post sur Facebook qui relayait ce qui s’était passé sur les piscines à Grenoble et qui invitait à venir en discuter à Villeurbanne. J’avais pas du tout entendu parler de l’Alliance Citoyenne avant. Je me suis dit ça me ressemble, j’y vais. 

L’Alliance Citoyenne, c’est la seule structure qui offre la possibilité de se battre pour mes droits, pour la représentation des femmes musulmanes. Depuis, je suis investie dans le Syndicat des Femmes musulmanes de l’Alliance Citoyenne et au-delà de ça, je m’investis dans ce qui donne du sens au pouvoir citoyen.

Qu’est-ce que l’Alliance Citoyenne représente pour toi, ce que ça t’apporte ?

Sana : Ce que ça m’apporte au quotidien, je suis investie énormément même totalement et cela me permet de mettre mes valeurs et mes principes en action, et ainsi les mettre en application. Ça me permet d’être dans un combat qui me ressemble.

La force de l’Alliance Citoyenne pour moi, c’est à la fois la diversité dans les combats et les personnes, et en même temps on se rejoint tous ensemble derrière un principe de justice, malgré nos différences. Ce qui compte c’est nos valeurs universelles. Ça, ça me rend fière.

Pour toi, c’est quoi le défi de l’année 2022 ?

Sana : L’année 2022, on dit que c’est une année de victoires, pour moi, c’est clair ça doit être les victoires des piscines et la reconnaissance du sport pour toutes, sans avoir à renoncer à nos valeurs. A l’heure où le monde se transforme, il est temps de transformer les mentalités et la société pour aboutir à une représentation plus juste de ce qu’est le pays, avec une vraie diversité et ça passe par le sport. 

Le sport a toujours été moteur d’inclusion et cela a beaucoup de sens d’avoir comme revendication le sport pour toutes. C’est dans la continuité de ce qu’est le sport pour nous. Je suis de la génération de 98, « Black-blanc-beur » et cette image-là, j’ai connu ça et ça m’a marqué. Aujourd’hui, c’est encore plus d’actualités, le « Black-blanc-beur », le foulard et les causes plus larges doivent être représentées, sinon c’est que du vent.

Un dernier mot ?

Sana : Au niveau des politiques, des hautes sphères comme des moyennes, il est temps d’accepter la France plurielle et le féminisme intersectionnelle, c’est une réalité, on le voit tous les jours. Avoir deux poids, deux mesures, ce n’est pas accorder la juste place à la pluralité des citoyennes. Ce message, c’est un message d’inclusivité, de tolérance et c’est ce que porte pour moi le Syndicat des Femmes musulmanes et plus largement l’Alliance Citoyenne. A partir du moment où je considère ma lutte sincère et porteuse de sens, alors j’irai jusqu’au bout. On écrit l’histoire.