Communiqué de l’Alliance Citoyenne suite à la Marche pour des logements salubres et dignes du 6 décembre 2017
La marche du 6 décembre 2017 à Aubervilliers est une réussite, autant par le nombre de personnes présentes (une soixantaine) que par la motivation qui en émanait, et dont font preuve les habitant.e.s dans leur combat pour la justice et contre le mal logement. Cette marche est un bel exemple d’action collective qui caractérise l’Alliance Citoyenne : elle a été organisée par les membres eux-mêmes, et elle prouve le fort espoir qu’ont ces dernier.e.s pour dépasser les difficultés rencontrées dans leur vie quotidienne, que ce soit dans les immeubles ou dans les rues de leur ville.
Nous avons réuni dans la rue trois générations, et la présence côte à côte des enfants, des parents et des grands-parents témoigne de notre espoir en un avenir meilleur.
« On râle en pensant qu’Aubervilliers est une ville où les gens ne s’intéressent pas à ce qui se passe, c’est faux : Alliance Citoyenne ce sont des gens qui se mobilisent pour défendre le patrimoine commun de la ville »
Laurent Moity, porte parole de l’Alliance
La remise des diplômes a donné une fin humoristique à cette marche, sans pour autant cacher nos revendications qui sont elles bien sérieuses
Nos revendications
1. L’entretien et la rénovation de notre patrimoine commun par la ville et les bailleurs, en concertation permanente et réelle avec les habitant.e.s.
2. Une dératisation, une désinsectisation et un nettoyage réguliers et coordonnés entre toutes les institutions responsables (mairie, bailleurs, Plaine Commune, entreprises) dans nos logements, rues, parkings, locaux à poubelles et espaces verts.
3. Le développement de l’accessibilité aux personnes en situation de handicap dans les rues, locaux publics et logements : cela passe notamment par un vrai plan de rénovation des ascenseurs dans nos immeubles contre les pannes répétées.
4. Plus d’embauches dans les loges et l’administration de l’OPH et des autres bailleurs sociaux avec un objectif d’un gardien pour 100 logements pour que les problèmes rencontrés par les habitant.e.s au quotidien soient rapidement et efficacement traités.
5. Reprise en main par l’OPH et les autres bailleurs sociaux des secteurs laissés aux entreprises privées ou publiques n’assumant pas correctement leurs missions, avec pénalisation pour les prestataires défaillants (par exemple les ascenseurs ou la lutte contre les nuisibles).
6. Préparation et réparation des systèmes de chauffage en amont de leur mise en fonction pour éviter un démarrage retardé ou partiel à l’arrivée du froid.
7. Des quittances de loyer plus claires sur les prélèvements de charges et les dettes des locataires, ce qui doit passer également par un rendu public de l’enquête sur le problème des facturations de charges d’eau par l’OPH entre 2012 et 2015.
8. Le prix du mètre cube d’eau à Aubervilliers égal à celui pratiqué à Paris : les factures d’eau pèse trop lourd sur notre budget et augmente notre précarité.
9. Plus d’espaces dédiés aux jeunes : des écoles, collèges et lycées suivant réellement l’évolution démographique de notre ville pour des espaces éducatifs de qualité et un suivi plus présent.
10. La taxe d’habitation explose, les associations sont de moins en moins subventionnées, les emplois aidés quittent nos établissements scolaires : nous voulons une meilleure répartition des fonds dans notre département et notre ville.
Le silence des responsables de la ville et des bailleurs sociaux auquel nous sommes confronté.e.s montre bien leur incapacité à répondre nos demandes concrètes. C’est pourquoi nous nous interrogeons sur la réponse du président de l’OPH aux médias, lorsqu’il renverse les rôles et nous accuse d’indécence à propos du terme d’insalubrité, affirmant que nous manquons de respect aux personnes habitant effectivement dans des logements insalubres. Nous nous posons la question : un logement infesté par les rats et/ou les punaises de lit ne devrait-il pas être considéré comme un logement insalubre ? De quel côté se trouve le manque de respect lorsque la mairie et l’OPH nient purement et simplement l’existence de ces logements en état catastrophique, ou pire, nous accusent d’en être responsables, insinuant que les habitant.e.s de nos quartiers seraient pour une raison mystère plus sales que les autres ? Enfin, en se focalisant sur la stricte définition juridique et administrative du terme de logement insalubre, en nous accusant d’indécence et en ne prêtant dès lors aucune attention au détail de nos revendications, les responsables parviennent habilement à éluder le sujet : car des logements non-entretenus deviendront en effet des logements insalubres.
« On m’a assuré et garanti que des travaux allaient être faits le jour ou j’ai signé l’état des lieux : je vous assure qu’il est écrit sur mon état des lieux qu’il est insalubre. J’ai des cafards, des rats dans la cage d’escalier ; on appelle le bailleur ils disent que c’est pas leur problème. »
Khadija, membre de l’Alliance citoyenne
La présence de la presse régionale et nationale à notre marche montre bien l’importance de notre démarche, que nous continuerons pour être entendu.e.s et pris.e.s au sérieux.
Nous avons reçu une escorte de la police municipale et nationale et nous les en remercions ; nous réaffirmons notre satisfaction que cette marche se soit passée sereinement et dans la bonne humeur.
Nous tenons à dire bravo à tous les participantes et participants, et aussi à remercier celles et ceux qui ont diffusé l’information, parfois dans le froid sous la pluie, et celles et ceux qui ont soutenu la marche même s’ils ne pouvaient pas être présent.e.s le jour J !
On est ensemble !
Les membres de l’Alliance Citoyenne.
3 commentaires